Message pour la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation
Au printemps 1945, il y a 80 ans, la progression des armées alliées mettait progressivement un terme à ce qui fut l’univers concentrationnaire nazi. Depuis quelques années, le 27 janvier anniversaire de la libération d’Auschwitz, est devenu le symbole de la commémoration de la Shoah. Cependant cette date ne marqua ni le commencement ni le terme de la libération des camps. La fin des souffrances était encore éloignée pour tous les détenus en vie.
En effet, près de 300 000 détenus des camps de concentration périrent dans des conditions effroyables, soit plus du tiers de l’effectif encore présent dans les camps en janvier 1945. Le retour des déportés à la liberté ne peut être dissocié de ces épisodes d’évacuation, de ces « marches de la mort », ni des drames et massacres qui les ont accompagnés.
Lorsque leurs bourreaux les abandonnèrent et qu’ils furent enfin délivrés, ces déportés de toutes origines, résistants, opposants, persécutés portaient en eux les terribles séquelles des camps qui ne devaient plus les quitter. La liberté retrouvée sonnait aussi pour eux comme un abandon de leurs camarades morts en déportation.
Ce drame humain doit nous rappeler combien il est essentiel de défendre et de préserver les valeurs universelles de dignité, de liberté, de fraternité car la loi du plus fort risque, une fois encore, de bouleverser les équilibres mondiaux.
En rendant hommage à tous les Déportés en ce dernier dimanche d’avril, jour de commémoration nationale voulu par tous les survivants à leur retour, et à une période d’une singulière gravité où tout l’acquis du passé semble vaciller, nos générations qui n’ont pas connu l’horreur des camps doivent poursuivre le combat pour bâtir un monde de paix, de justice et de tolérance.
Ce message a été rédigé conjointement par la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP) ; la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) ; l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de disparus – Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance (UNADIF – FNDIR) ; avec le concours des Associations de mémoire des camps.
Blois
Le 27 avril 2025, une cérémonie s’est tenue à Blois, en présence de nombreuses personnalités, des associations patriotiques, des porte-drapeaux, des enfants des écoles Marcel-Bühler, des familles des déportés du Loir-et-Cher, ainsi que de la chorale « Les Braciphonies ».
À cette occasion, l’exposition « Un nom, un visage », réalisée par la FNDIRP/ADIRP 41 et visible depuis le 22 avril, était présentée. Vingt-et-un portraits de déportés du département étaient ainsi révélés au public, accrochés aux grilles de la préfecture de Blois jusqu’au 12 mai 2025, permettant aux nombreuses familles invitées de rendre hommage à leurs proches.
La chorale a interprété la chanson « Nuit et Brouillard », ajoutant à la solennité du moment. Deux gerbes ont été déposées : la première, au nom de l’Amicale du camp de concentration de Dachau, par des enfants des écoles et des familles de déportés à Dachau ; la seconde, pour la FNDIRP/ADIRP 41, par la présidente accompagnée d’une fille de déportée et d’enfants.
La cérémonie s’est clôturée par un vin d’honneur au Conseil départemental, réunissant un public particulièrement nombreux, venu partager ce moment de mémoire et de recueillement.
Martine AUBRY-RIGNY
Cholet
En cette Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, dimanche 27 avril 2025 en fin de matinée, une cinquantaine d’élus, de membres d’associations, de citoyens et de lycéens se sont rassemblés sur la place Créac’h-Ferrari pour rendre ce traditionnel hommage aux victimes et aux survivants de la déportation, en présence des autorités et des élus. Cette cérémonie, instaurée le 14 avril 1954 à la demande des déportés, commémore la mémoire de ceux qui ont perdu la vie en déportation.
Serge Quentin, vice-président de l’Amicale de Dachau, a lu le message officiel des associations, aux côtés de Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, Corine Minot, sous-préfète de l’arrondissement de Cholet, André Augé, président de la Médaille militaire à Cholet, et François Michel Soulard, président du Souvenir Français.
Cette belle cérémonie, à la fois sobre et émouvante, a rappelé l’importance de défendre et de préserver les valeurs universelles de dignité et de liberté.
Les lycéens de l’établissement Fernand Renaudeau ont lu les noms des 56 déportés du Choletais, entourés d’une dizaine de porte-drapeaux fidèles à ces commémorations.
Les autorités se sont ensuite avancées au pied du monument dédié aux déportés juifs du Choletais, en présence de M. Bertrand Bossy, historien de la déportation des juifs dans les Mauges, pour y déposer les traditionnelles gerbes.
Pour rappel, la Médaille militaire, reconnaissable à ses bandes jaune et verte, a été créée par Louis-Napoléon en 1852. Elle constitue la deuxième distinction des ordres nationaux, juste après la Légion d’honneur, et porte la devise « Valeur et Discipline ».
Sandra QUENTIN


Dijon
« C’est d’une importance capitale d’être présent ici aujourd’hui. »
Paroles d’un jeune porte-drapeau

France 3 Bourgogne a suivi la cérémonie qui s’est tenue au square Debeaumarchais (Dijon) ce 27 avril.
Après la lecture de textes et les discours des autorités présentes, des fleurs ont été distribuées à tous les participants, puis déposées en silence en hommage aux déportés. Ces fleurs, toutes différentes, symbolisaient la diversité des personnes déportées dans les camps.
Henri Mosson, 101 ans, ancien déporté NN au Struthof, était présent. Il témoigne :
« J’ai été déporté dans ma prime jeunesse, j’ai été condamné à mort ici, à Dijon, mais je n’ai pas été fusillé. J’ai été considéré comme un ennemi. »
Des jeunes étaient également présents, comme Timéo Hudelot, porte-drapeau pour l’Association nationale des sous-officiers de réserve de l’armée de l’air et de l’espace 21, qui estime sa présence indispensable :
« Cette sombre période de l’Histoire, il ne faut jamais oublié qu’elle a existé. »
Thomas Bidault, membre du CNSRD et de l’association Histoire au présent, ajoute :
« On a un rôle déterminant à jouer pour faire vivre cette mémoire, réfléchir à de nouvelles façons de transmettre les mémoires pour tous les jeunes. »
En Côte-d’Or, 962 personnes ont été déportées, dont 489 ne sont jamais revenues. Les associations de résistants et de déportés s’engagent pour que cette histoire soit transmise aux jeunes générations.
(Extrait d’articles de A. Cochet et G. Robin, France 3 Bourgogne Franche-Comté)
Françoise GINIER-POULET
Délégation Bourgogne
Narbonne

« La plus belle des sépultures des morts, c’est la mémoire des vivants. » Ces quelques mots de Malraux résument tout. Mais encore faut-il qu’ils continuent à résonner haut et fort dans la mémoire des vivants…
Ce matin du 27 avril, personne ne manquait à la stèle des Martyrs de la Résistance et de la Déportation à Narbonne. Toutes les autorités civiles et militaires étaient représentées pour écouter un texte à plusieurs voix, rédigé après de longues heures de réflexion par les élèves de CM2 du collège Sévigné. Ces enfants ont su saisir bien des messages, comprendre bien des choses, dans un contexte où l’actualité ravive les démons du passé.
Les discours habituels ont suivi, rappelant le courage, la solidarité, la résistance, la tolérance et le respect, dans cette prière laïque : « Que la jeune génération poursuive le combat pour construire un monde de paix, de justice et de tolérance. » Le temps était clément et, avec ces derniers mots, le soleil est apparu.
Christiane DE LA TEYSSONNIÈRE
Paris
Ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe
Voilà la deuxième année consécutive que l’Amicale de Dachau ravive la Flamme sous l’Arc de Triomphe, non plus le 29 avril — date anniversaire de la libération du camp de Dachau — mais le dernier dimanche d’avril, qui correspond à la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Ce changement, désormais inscrit dans une « nouvelle tradition », ne doit pas être perçu comme une rupture, mais plutôt comme une adaptation permettant à l’Amicale française d’être présente à Dachau lors des commémorations de la libération du camp.
Cette année encore, la cérémonie s’est déroulée en présence de madame Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée de la mémoire et des anciens combattants, ainsi que de nombreux officiels et représentants d’associations mémorielles. Plus d’une dizaine de gerbes ont été déposées en hommage aux victimes et aux héros de la déportation. L’Amicale de Dachau était représentée par sa vice-présidente, Joëlle Delpech-Boursier, accompagnée de quelques adhérents.
Ce moment solennel, empreint d’émotion et de recueillement, rappelle l’importance de transmettre la mémoire et de perpétuer l’hommage à celles et ceux qui ont souffert et combattu pour la liberté. Par cette présence fidèle, l’Amicale de Dachau réaffirme son engagement à faire vivre le souvenir et à sensibiliser les générations futures à l’histoire et aux valeurs de la Résistance.
