10 juillet et 14 août 2021
Cette année encore, lors d’activités estivales de détente, l’Amicale Lorraine du Camp de Concentration de Dachau, en lien avec l’association Mémoire du Maquis de Grandrupt-de-Bains, a tenu à perpétuer la mémoire du maquis de Grandrupt-de-Bains et de ses 116 morts en déportation, dont de nombreux au camp de concentration de Dachau. Ainsi, les associations sœurs ont organisé deux visites guidées et commentées, gratuites et ouvertes à tous, le samedi 10 juillet et le samedi 14 août. La volonté était certes de faire participer les adultes, mais surtout les plus jeunes, pour leur apporter la connaissance des événements tragiques qui ont durement frappé le territoire de la Vôge, partie sud du département des Vosges et partie nord de la Haute-Saône, il y a de cela 77 ans.
Le rendez-vous était fixé devant le mémorial à la Croix de Lorraine du maquis, où sont gravés en lettres d’or les noms des disparus. L’introduction à la visite relatait le pourquoi et le comment du maquis à Grandrupt-de-Bains, en août 1944, alors que le canon libérateur tonnait aux portes du département. Ensuite, c’était la promenade en campagne et en forêt, avec des haltes fréquentes pour présenter les parachutages, la vie et l’entraînement au maquis, l’encerclement et la reddition après un dur combat et un odieux chantage : « rendez-vous et vous serez considérés comme prisonniers de guerre » ou « si vous poursuivez le combat, les 40 otages déjà prisonniers seront exécutés et les villages de Grandrupt-de-Bains et de Vioménil, qui vous ont apporté leur soutien, seront rasés ».
Lourde décision à prendre pour le chef du maquis, qui n’a cependant pas voulu que les patriotes qui l’avaient accompagné aient du sang d’innocents sur les mains. Une partie des hommes s’est rendue, les autres sont restés terrés dans leurs emplacements de combat. Loin était la promesse pour les prisonniers qui, au lieu d’être considérés comme prisonniers de guerre, ont connu la terrible déportation.
Pour terminer la promenade, tous les participants se sont retrouvés au mémorial, où le dernier des maquisards déportés, monsieur Roland Thomas, 100 ans en novembre prochain, a évoqué sa déportation, ses terribles séjours à Dachau puis à Mühldorf, l’un des kommandos de Dachau. Ce camp fournissait la main-d’œuvre pour la construction d’une usine souterraine destinée à produire le Messerschmitt 262 (Me-262), chasseur à réaction dont l’objectif était de défier la supériorité aérienne alliée sur l’Allemagne.
Les discussions se sont terminées devant un rafraîchissement particulièrement apprécié en ces jours d’été qui, il convient de le préciser, étaient ensoleillés. La prochaine promenade aura lieu le samedi 18 septembre, avec un rendez-vous à 15 heures devant le mémorial du maquis.
André BOBAN,
président de l’Amicale Lorraine du Camp de Concentration de Dachau